5 marques à retenir de la Fashion Week de Milan SS26

Sep 29, 2025 | Brands, Fashion, Style

À Milan, la Fashion Week printemps-été 2026 révèle une scène en pleine mutation. Entre expérimentations textiles et collaborations inattendues, les créateurs redéfinissent les contours du vestiaire féminin. De l’opulence dramatique d’Etro aux armures sportives de KNWLS, en passant par les superpositions rebelles de N°21, tour d’horizon de cinq marques qui ont marqué cette saison. 

Le romantisme noir selon Blumarine

Pour sa deuxième collection à la tête de Blumarine, David Koma continue de réinventer l’héritage Y2K de la maison tout en y injectant sa propre vision. Symbole emblématique de la marque, le papillon — accompagné ici par la libellule — plane au-dessus d’une collection pensée comme une échappée nocturne. Les robes s’habillent de volants aériens, de transparences délicates, et d’une légèreté presque irréelle, traduisant une sensualité pleine de nuances. 

Inspiré par le concept de romantisme noir, Koma en propose une interprétation estivale. Les silhouettes évoquent une créature de la nuit, à la fois fragile et puissante. Côté accessoires, le ton est donné : croix en cascade, chokers XXL, boucles d’oreilles imposantes. Autant de touches gothiques qui renforcent l’aura mystérieuse de cette saison.

Etro, le mouvement comme mantra 

Pour le printemps-été 2026, Etro dévoile Etro Flux, une collection pensée comme une ode au mouvement. Sur le podium, cette vision prend vie sous la direction artistique de Marco De Vincenzo, qui fait fusionner imprimés et textures dans un langage fluide, presque instable. 

Le mantra du moment semble être un très affirmé « more is more ». Les robes présentent un aspect exagéré, comme si plusieurs modèles avaient été cousus ensemble. Les volumes sont amples, spectaculaires, théâtraux. Les sacs, frangés jusqu’à saturation, accentuent la sensation de mouvement constant.

Les imprimés, riches et tapageurs, rappellent les tapisseries anciennes, et résonnent avec la bande-son puissante du défilé. Point d’orgue visuel : les immenses chapeaux semi-structurés qui drapent la tête des mannequins, flirtant parfois avec l’effacement de l’identité sous l’excès de matière.

KNWLS, une armure seconde-peau 

Pour la première fois, la marque londonienne KNWLS, fondée par Charlotte Knowles et Alexandre Arsenault, défile à Milan. Et pour marquer cette arrivée remarquée dans la capitale italienne de la mode, elle dévoile une collaboration inédite avec Nike, intitulée Synergy — un nom qui résume bien l’alliance entre l’univers body-conscious de KNWLS et l’esthétique de la marque à la virgule.

La collection évoque une forme d’armure sportswear, pensée pour une femme combative. La palette — kaki, beige, marron — flirte avec le militaire, et les vêtements viennent épouser le corps au millimètre, sans jamais le contraindre.

Parmi les pièces fortes, une sneaker-ballerine inspirée du modèle Air Max Muse. Les sacs, eux, sont upcyclés à partir de brandings Nike, avec en détail signature… une semelle recyclée en guise d’ornement.

N°21, la superposition comme langage  

Chez N°21, la collection imaginée par Alessandro Dell’Acqua dresse le portrait d’une femme affirmée, qui rafistole, superpose, transforme. En somme, une femme qui s’habille selon ses propres règles.

Le layering est la pierre angulaire de cette proposition : les superpositions sont nombreuses, imprévisibles, parfois improbables. Transparences, volants, carreaux et couleurs vives cohabitent dans un joyeux désordre maîtrisé.

Une féminité à plusieurs facettes chez The Attico

Pour leur nouvelle collection, Gilda Ambrosio et Georgia Tordini célèbrent une femme en mouvement, pleine de contrastes. Des trenchs longs croisés avec des jupes faites à partir de chemises, dont les cols apparaissent au dos. Des jupes droites taille basse, sages en apparence, sont portées avec un simple soutien-gorge et une veste de costume. La dentelle transparente s’invite sur certaines pièces, apportant une touche de sensualité discrète.

Côté accessoires, la marque a frappé fort avec le lancement du sac « La Passeggiata Mini », disponible juste après le défilé. Cette version délibérément froissée et déstructurée du modèle phare joue avec les codes de la beauté classique pour mieux les détourner. Un pari esthétique qui s’inscrit dans une stratégie bien pensée : créer du désir immédiat en profitant de l’effet de la présentation.

Article de Julie Boone