5 accessoires décalés vus à la Fashion Week de Paris

Oct 1, 2025 | Brands, Fashion, Style

À chaque édition, la Paris Fashion Week réserve son lot de surprises. Pour le printemps-été prochain, certains créateurs ont choisi l’accessoire comme terrain d’expérimentation. Entre clin d’œil, détournement et propositions inattendues, voici cinq objets qui ont marqué ces premiers jours par leur originalité.

Le sac-mallette Vautrait : fonctionnalité augmentée 

Chez Vautrait, la nouvelle version de l’Albertine Bag, imaginée par Yonathan Carmel, attire immédiatement l’attention. Inspiré des mallettes de médecin, ce sac rigide au format généreux s’inscrit dans la tendance actuelle des sacs statement, imposants et surtout ultra-fonctionnels. Conçu comme un véritable objet de voyage, il cache un compartiment secret sous sa base : ultra-pratique pour y glisser des documents sans les abîmer. Deux déclinaisons sont proposées : en daim marron ou en cuir d’autruche, pour une allure à la fois utilitaire et sophistiquée. Plus qu’un accessoire, un compagnon de route.

La bague crossbody de Zomer : bijou viral

Le duo à la tête de Zomer continue de jouer la carte du décalage. Connue pour son ton facétieux et son absence volontaire de sacs traditionnels, la marque — finaliste du prix LVMH cette année — pousse encore plus loin son goût pour le détournement. Après la sangle sans sac de la saison dernière, elle propose cette fois une bague géante portée comme une bandoulière, qui entoure le buste et occupe l’espace comme pourrait le faire un sac. Bijou, sculpture ou provocation ? Peu importe : l’objet intrigue, amuse et fait réagir. Sur les réseaux, la pièce est déjà virale. Une démonstration de plus que Zomer sait jouer avec les codes d’une génération connectée, sans jamais se couper des cercles plus établis de la mode.

Anrealage sort les griffes

Dans le sous-sol du Palais de Tokyo, Anrealage a livré un défilé intense, accompagné d’une bande-son immersive signée Thomas Bangalter, l’un des deux Daft Punk. La collection, réalisée en collaboration avec le studio japonais HERALBONY, mêle textures mouvantes, couleurs éclatantes et effets visuels presque psychédéliques. Parmi les éléments les plus remarqués : des gants prolongés par de longs ongles argentés, proches de la griffe animale. Détail inquiétant dans un ensemble joyeux, cet accessoire joue sur le contraste et ajoute une dimension plus étrange, voire légèrement menaçante, aux silhouettes. Une dissonance voulue, qui oblige à regarder autrement.

It bag ou pressing bag ? 

Julie Kegels poursuit sa réflexion sur les objets utilitaires, et leur capacité à devenir des objets de mode. Cette saison, la créatrice belge transforme une housse de pressing en sac XXL. Tout droit sorti du quotidien, elle devient ici un accessoire central, détourné sans être méconnaissable. Il s’inscrit dans une tendance plus large où des objets pratiques et banals sont réinterprétés pour devenir désirables. En s’emparant d’un élément aussi peu glamour que la housse de pressing, Julie Kegels questionne les normes du luxe et ce qui mérite d’être vu, porté et valorisé.

Une robe-casquette comme un mirage

Chez Courrèges, Nicolas Di Felice imagine une silhouette pensée pour affronter les chaleurs extrêmes. Parmi les pièces fortes de sa collection : une robe équipée d’une casquette et d’un voile intégré. Conçue comme une capsule protectrice, cette tenue enveloppe le corps et masque le visage, tout en conservant une légèreté aérienne. Dans un contexte climatique de plus en plus incertain, cette proposition fait écho à un besoin de repli. Le vêtement devient ici une barrière douce contre le monde extérieur, une réponse poétique aux agressions extérieures. 

Entre innovation et détournement, ces accessoires sont le reflet d’une époque qui questionne les normes, embrasse la différence, et nous invite à repenser notre rapport à la mode. 

Article de Julie Boone.