Depuis 1969, la Superstar à trois bandes traverse les époques sans prendre une ride. D’abord conçue pour les parquets de basket, elle s’impose rapidement comme une icône culturelle, portée aussi bien par les légendes du sport que par celles du hip-hop. Plus de cinquante ans plus tard, la mythique « Shell Toe » continue de se réinventer au fil des collaborations, sans jamais perdre son ADN. Retour sur une sneaker entrée dans la légende.
Des parquets à la scène hip hop
C’est d’abord aux pieds des basketteurs que la Superstar gagne ses premiers gallons. À la fin des années 60, les Boston Celtics chaussent sa toute première version et entrent dans la légende en remportant la NBA. Pour sa technique avancée pour l’époque ou par simple superstition, les joueurs professionnels d’autres équipes l’adoptent à leur tour la hissant au rang de référence absolue en matière de basket. En 1970, elle devient enfin accessible au grand public qui cherche à copier ses idoles. Reconnaissable à sa pointe en forme de coquillage — le célèbre « shell toe » — elle s’impose comme un incontournable.
Elle connaît une seconde vie au milieu des années 80, cette fois aux pieds du groupe de rap Run-DMC qui en fait un emblème de la culture hip hop. Ils l’immortalisent même dans un morceau évocateur intitulé « My Adidas ». Sans lacets, portée avec fierté, la paire devient un véritable statement. À l’occasion des 25 ans de la sneaker, Adidas rend d’ailleurs hommage au groupe, scellant à jamais leur lien — le premier à avoir été sponsorisé par la marque.
Une sneaker intemporelle qui traverse les décennies
Consciente du succès de son modèle, la marque aux trois bandes ne manque pas une occasion de le remettre sur le devant de la scène. Et quelle meilleure occasion qu’un anniversaire ? En 2005, pour souffler ses 35 bougies, Adidas dévoile autant de versions exclusives, confirmant par la même occasion la versatilité d’un de ses modèles les plus phares.
Si le sport et la musique ont mis la lumière sur la Superstar, elle continue à passer d’un univers à un autre, notamment lors de collaborations entre Adidas et d’autres marques. Dernièrement, le label AVAVAV en propose une interprétation audacieuse et presque surréaliste. Dotée de quatre orteils détachables en caoutchouc, façon palme, cette réinvention radicale fait sourire et prouve que la Superstar ne foule pas seulement les scènes, elle est un terrain d’expression à part entière. Dans la même veine, Rick Owens conserve sa célèbre pointe en forme de coquillage et la transforme en bottes.
Mercedes-AMG PETRONAS passe la vitesse supérieure en réinterprétant les coloris phares de la Superstar dans un fuchsia presque néon qui arbore le logo de l’écurie sur la languette et l’arrière de la paire. La Formule 1 continue ainsi de tisser des liens étroits avec l’univers de la mode. De Prada à BAPE, les collaborations prestigieuses s’enchaînent. Et la Superstar reste, encore aujourd’hui, une toile vierge entre les mains des créateurs. Des parquets de la NBA aux trottoirs du monde entier, la Superstar a prouvé qu’elle ne se contente pas de suivre les tendances — elle les lance.
Une histoire qui continue de s’écrire
Cette année, la Superstar célèbre ses 55 ans d’existence — un peu plus d’un demi-siècle de légende et d’influence. Pour marquer cet anniversaire, Adidas et Courir remettent à l’honneur deux de ses coloris emblématiques, dans une campagne qui célèbre le mouvement et la liberté. Dans cet élan, les frontières du genre se brouillent, les codes s’effacent, et la Superstar s’impose comme une alliée du quotidien, pensée pour toutes les scènes tant qu’elles impliquent un collectif. Une sneaker qui traverse les générations sans jamais se figer.
Des terrains de basket aux scènes de concert, en passant par les rues du monde entier, la Superstar a toujours su garder une longueur d’avance. Elle souffle ses 55 bougies en grande pompe, portée par une nouvelle génération qui l’adopte comme on revendique une manière d’être. La Superstar prouve qu’elle a encore bien des choses à dire — et à faire. Une légende qui ne cesse de s’écrire, au rythme des pas de celles et ceux qui la portent.
Article de Julie Boone.
