Le bikini, nouvelle génération (GenZ)

Juil 21, 2025 | Brands, Fashion

On connaît tous l’air entêtant d’Itsi Bitsi, petit bikini, mais derrière la rengaine quelque peu rétro, une nouvelle vague de créatrices et de marques revisite ce classique avec des codes plus actuels : durabilité, inclusivité, confort… et toujours une bonne dose de sexyness.

Aux commandes de cette petite révolution du dressing balnéaire : Vaea, Chiara et Tycia. Des figures de la Gen Z, passées des réseaux sociaux aux plages de sable fin. Elles font souffler un vent d’air frais sur l’intemporel Bikini à grand renfort de transparence et d’influence digitale… Décryptage. 

Le Bikini revisité 

Longtemps associé à une certaine idée de la provocation, le Bikini est aujourd’hui totalement intégré au vestiaire estival féminin, au point d’en devenir un de ses classiques les plus phares. Inventé en 1946, il a connu mille formes, mille polémiques et mille hymnes — de Brigitte Bardot à Dalida avec son inoubliable « Itsi Bitsi petit bikini ». Si les mentalités ont grandement évolué, ce modeste bout de tissu imperméable continue d’être un étendard, symbole d’une féminité sans entrave, puissante. 

En 2025, ce n’est plus (seulement) un symbole de liberté : c’est un terrain de jeu et un objet de revendication pour une nouvelle génération toujours plus engagée. Sur un même pied d’égalité, des revendications féministes et écologiques : montrer qu’on peut être sexy tout en consommant mieux. Et qui a dit qu’on ne pouvait pas bronzer et militer en même temps ? 

Une conscience éthique au coeur des collections 

Portées par les valeurs de la Gen Z, plusieurs jeunes marques repensent la production des maillots de bain avec une approche durable, locale et raisonnée.

Cornelia, lancée par Chiara Poletti et son compagnon Matteo Mirambet, en est un bel exemple. Leur première collection, « Badalada », lancée au début de l’été, est fabriquée au Portugal à partir de matériaux recyclés européens. Avec seulement quatre modèles (micro-bikinis pastel, rayés ou à pois), la marque mise sur la durabilité, l’ajustabilité (liens réglables) et le confort sans sacrifier l’allure.

De son côté, Belles des Pins, la marque de Vaea Brazier, fait également produire ses maillots au Portugal à partir de tissus italiens, dont certains sont recyclés. Chaque drop est ultra limité — et très attendu sur TikTok, où les ruptures de stock suscitent autant de frustration que d’engouement. La marque fait preuve d’une certaine transparence en précisant la localisation des usines (situées entre la Chine, le Portugal et Bali), la provenance des tissus jusqu’à celle des packagings en admettant « que ce point peut être amélioré, et sa relocalisation figure clairement dans notre feuille de route »

De son côté, la créatrice de contenu Tycia Diverchy (@tyciadchannel) a imaginé un premier modèle rose à nœuds en collaboration avec la marque réunionnaise Kitouni Swimwear fondée par Virginie Nortal. Une pièce girly, solaire, qui a rencontré son public et donné lieu à une relation pérenne entre les deux femmes, devenues amies depuis. Récemment, elles ont partagé une campagne capturée sur le littoral marseillais dévoilant une collection capsule inédite — dans un mélange hyper tendance d’imprimés Vichy et de détails jaune beurre — comprenant l’indispensable Bikini mais aussi un shorty ainsi qu’un top dos nu, parfaits pour une sortie après la plage ou pour celles qui cherchent plus de couvrance. 

Des réseaux sociaux au bord de mer 

Maîtresses dans l’art de la communication, ces femmes ont d’abord conquis les réseaux sociaux en se mettant en scène, en partageant leur quotidien, leurs inspirations, leurs corps — sous toutes les coutures. Leur métier ? Créer du contenu, influencer, mais aussi tisser un lien authentique avec leur communauté. En cultivant un univers singulier et inspirant, elles ont su rassembler une audience fidèle… et gagner un temps précieux au moment de créer leur propre marque.

Si se lancer reste un pari risqué, il peut aussi s’avérer payant sur le long terme, en apportant une forme de stabilité financière et d’indépendance. Ces projets leur permettent aussi de s’adresser à leur audience d’une façon plus concrète : en créant des vêtements pensés pour d’autres femmes, en prenant en compte des morphologies différentes, des besoins réels, et en sortant du stylisme qu’elles maîtrisent déjà.

De leur feed Instagram aux plus belles plages du monde, ces bikinis nouvelle génération n’ont pas fini de faire des vagues.

Article de Julie Boone