Temps retrouvé et gestes suspendus : rencontre avec Camille Nakachian 

Nov 4, 2025 | Brands, Culture, Lifestyle, Talents

Fondatrice d’Arrarka, Camille Nakachian façonne des miroirs comme d’autres écrivent des histoires. Dans son atelier, le plâtre redevient vivant au contact de ses mains. Elle est l’une des quatre ambassadrices de la campagne New Balance | Courir – 471, qui met à l’honneur des femmes aux univers singuliers. 

Avant de plonger dans l’univers de Camille, il faut déjà décrypter le nom de sa marque. Derrière ces quelques lettres, une signification simple : « objet » en arménien. En dessous du vernis de la traduction, celui de ses origines. « Je savais que je voulais un nom simple, en un seul mot. J’ai toujours été très sensible à certains sons, notamment ceux qui contiennent le « AR ». Des mots comme marbre, carrare, Arthur ou même Dagmar me touchent. Il y a dans cette sonorité quelque chose de solide et de poétique à la fois. »

Le langage du plâtre

Parfois, c’est une couleur, une forme qui guident Camille vers l’objet qu’elle veut créer. Tout, du dessin au pigment, est savamment orchestré, mais elle se laisse volontiers porter par l’imprévu : « C’est le plâtre lui-même qui me guide. Ses mouvements, ses textures, ou même un accident peuvent m’amener à modifier la forme. J’aime cette liberté dans le geste ». 

@andréedubois
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« C’est le plâtre qui me guide »

C’est à partir d’un gros pain de plâtre assez informe qu’elle commence le modelage. Elle évoque le matériau en ces termes : « ce que j’aime chez lui, c’est sa dualité. Il peut être brut, poreux, un peu irrégulier, mais aussi très lisse et doux au toucher. Il est froid, apaisant, et d’une certaine manière, très humble ». Après cette première étape, le plâtre se teinte avec l’ajout de pigments. Sa forme, elle, se précise. À la main, elle façonne des lignes irrégulières, comme inspirées par la houle.

« Quand je travaille le plâtre, j’ai vraiment l’impression de sculpter une matière vivante, minérale, presque primitive »

Ses miroirs empruntent parfois leurs contours à la nature — le Pavot, par exemple, reprend la forme de sa fleur favorite. Pas seulement esthétique, cet attrait pour la nature se vérifie aussi dans son utilisation de matériaux. « C’est important pour moi de créer des objets qui respectent la matière, qui soient faits à partir d’éléments bruts, vivants, sans artifice » confie-t-elle. 

Une production à contretemps 

Chaque miroir de Camille renferme un fragment de vie. « Le temps que je consacre à une pièce lui appartient entièrement. Il est comme enfermé en elle. »

Pour donner vie à ces instants, son quotidien suit un rythme précis, presque rituel. La journée commence par un café, suivi de l’inventaire des objets à réaliser et d’un nettoyage minutieux de l’atelier. Pour elle : « Un atelier ordonné, c’est un esprit ordonné. Si c’est le chaos autour de moi, c’est souvent le chaos aussi dans ma création ». Après ces premiers instants de temporisation, un premier saut, une bouffée d’inspiration. Camille feuillette des livres d’art, revoit ses croquis, souvent en musique. À ce sujet elle est convaincue qu’une « mélodie douce ne donnera pas le même miroir qu’un morceau plus rythmé. Chaque son influence la forme, le geste et l’énergie que je mets dans la pièce. »

« Tous mes miroirs sont faits à l’envers : je ne découvre le résultat final qu’une fois la pièce sèche, après 24 heures »

Si Camille chérit ces moments de création sans contrainte — sortes d’instants suspendus — c’est aussi parce qu’ils lui permettent de s’éloigner de la production en série. Chaque miroir est un objet unique. « Je trouve qu’il y a quelque chose de poétique dans cette idée de lenteur, de patience, de gestes répétés et précis » assure-t-elle. 

« Créer à la main, dans un monde qui va très vite, c’est une façon de ralentir, de remettre du sens et de se reconnecter à la matière. »

@andréedubois
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Créer au féminin 

Si Camille parvient à freiner la cadence, elle est reconnaît vivre à une époque favorable à la création des femmes. Elle se sent pleinement à sa place dans ce milieu : « Je trouve [que] les femmes s’imposent de plus en plus dans les métiers créatifs, et je trouve ça génial. Il y a beaucoup de femmes talentueuses, puissantes et passionnées qui réinventent les codes du design, de l’art et de la création. »

@erwannpetersen
@camillenakachian

« C’est très inspirant d’évoluer dans un contexte où la parole et la place des femmes dans la création prennent de plus en plus d’importance. »

Conscientes de l’émulation qui existe dans une ville comme Paris, New Balance a décidé de s’entourer de profils uniquement féminins pour sa campagne avec Courir autour de la 471. Pour Camille, cet intérêt, est une énième preuve qu’il existe aujourd’hui une véritable énergie collective : « Il y a un lien presque invisible entre nous. On est toutes animées par la même envie de transmettre quelque chose, une émotion, une vibration, une trace. Que ce soit à travers mes miroirs, la musique d’Annabelle, la cuisine de Gloria ou les dessins de Cali, on a cette même volonté de raconter des histoires à travers nos mains, nos gestes et nos univers. »

Sur de bons appuis avec New Balance | Courir, 471. 

Pour Camille, le confort et la mobilité sont essentiels dans sa pratique créative. « Même si mes tenues finissent souvent couvertes de plâtre, j’aime m’habiller d’une manière qui me plaît et qui me met dans une bonne énergie. » Les New Balance 471 répondent parfaitement à ce besoin : « Elles sont légères, confortables et offrent une vraie liberté de mouvement ». 

« Pour moi, c’est essentiel : la création, c’est aussi une question de rythme et de confort. »

Dans sa vie à cent à l’heure, entre Arrarka, la création de contenu et la gestion de projets pour d’autres clients, la 471 est un véritable allié. « Elle fait le lien entre ces trois mondes. […] J’adore le fait qu’elle existe dans plusieurs coloris, certains sobres, d’autres plus pop. Elle s’adapte à tout : journée d’atelier, rendez-vous, balade. C’est une paire qui suit mon rythme… et Dieu sait qu’il est soutenu ! »

Le futur ? Camille le regarde avec beaucoup d’ambition. Elle aimerait développer Arrarka à l’international, explorer d’autres objets — mobilier, chaises, tables, vases — et imaginer à quatre mains, des collaborations avec des designers de vêtements ou d’autres disciplines. « Je ne me mets aucune limite. Mon objectif, c’est que cette activité continue à évoluer, à grandir et à me surprendre. ». Avec ses New Balance aux pieds, le futur n’a jamais été aussi prometteur pour Camille et Arrarka.

Propos recueillis par Julie Boone.

@camillenakachian

@arrarka