Les sneakers, au-delà de leur statut d’accessoire de mode ou d’objet de performance sportive, sont devenues de véritables phénomènes culturels. Certaines paires ont cependant marqué les esprits pour de mauvaises raisons, déclenchant débats, critiques ou bad buzz. Entre design audacieux, polémiques politiques et stratégies marketing douteuses, voici un tour d’horizon des sneakers qui ont fait parler d’elles, parfois pour les mauvaises raisons.
Les Balenciaga Destroyed : la limite du bon goût
En 2022, Balenciaga a une nouvelle fois secoué l’univers de la mode avec ses Paris Sneakers Destroyed, une version volontairement usée et déchirée de son modèle de basket. Proposées à plus de 1 450 euros, ces chaussures semblaient tout droit sorties d’une décharge, avec des trous béants et une semelle en lambeaux.
L’objectif de la marque ? Remettre en question les codes esthétiques et provoquer. Mais pour beaucoup, ce lancement était un affront, un symbole de déconnexion entre l’industrie du luxe et la réalité des consommateurs. Pourquoi payer une fortune pour des chaussures qui ressemblent à celles qu’on jetterait à la poubelle ? Cette provocation a divisé : certains ont vu une critique sociale, d’autres un pur opportunisme.
Le scandale politique de New Balance
En 2016, une déclaration mal interprétée a plongé New Balance dans une polémique sans précédent. Après l’élection de Donald Trump, un porte-parole de la marque a exprimé son soutien à certaines de ses politiques commerciales. Cette prise de position a été perçue comme un alignement sur les idées du président, déclenchant une vague de mécontentement.
Le résultat : des vidéos virales de consommateurs brûlant leurs New Balance, et un hashtag #BoycottNewBalance qui a fait le tour des réseaux sociaux. La situation a été aggravée lorsque des groupes néonazis ont tenté de s’approprier la marque comme un symbole. Bien que New Balance ait rapidement pris ses distances et clarifié ses intentions, le mal était fait.
Les Nike Satan Shoes : un tollé religieux
En 2021, le rappeur Lil Nas X a collaboré avec MSCHF pour créer les Satan Shoes, une version modifiée des Nike Air Max 97. Limitées à 666 exemplaires, ces sneakers noires arboraient un pentagramme et contenaient, selon les créateurs, une goutte de sang humain. Ce design provocant s’accompagnait du clip controversé de Lil Nas X, dans lequel il descendait en enfer.
La réaction ne s’est pas fait attendre : critiques de la part de figures religieuses, indignation sur les réseaux sociaux et poursuites judiciaires de Nike, qui n’avait pas autorisé cette modification. Si la polémique a renforcé la popularité de Lil Nas X, elle a également poussé MSCHF à arrêter la distribution des chaussures.
Les Adidas Kobe Two : l’échec esthétique
Lancée au début des années 2000, la Adidas Kobe Two est souvent citée comme l’une des paires les plus mal conçues de l’histoire. Inspirée par le design des voitures de sport, cette sneaker massive et anguleuse a été largement critiquée pour son look peu flatteur. Même Kobe Bryant, qui en était l’ambassadeur, aurait refusé de les porter à plusieurs reprises.
Bien que la marque ait tenté de capitaliser sur la popularité de Kobe, cette paire a rapidement disparu des radars, devenant un symbole des erreurs que même les géants du sport peuvent commettre.
Pourquoi ces controverses marquent-elles autant ?
Les sneakers controversées cristallisent souvent des tensions culturelles, sociales ou économiques. Elles reflètent les limites entre provocation et mauvais goût, entre innovation et déconnexion. Si certaines polémiques ternissent l’image d’une marque, d’autres renforcent son aura en la plaçant au cœur des discussions.
Ces histoires montrent aussi que les sneakers ne sont plus de simples chaussures. Elles sont un langage universel qui mêle mode, identité et prise de position. Et dans cet univers où tout peut rapidement devenir viral, chaque mouvement est scruté à la loupe.