Palette de rentrée : ces couleurs qui racontent l’automne autrement

Août 19, 2025 | Brands, Fashion, Lifestyle

Chaque rentrée impose ses nouveaux tons — ou plutôt ses micro-nuances. Cette saison, le vestiaire s’articule autour de teintes neutres et de contrastes feutrés. Kaki adouci, lilas passé, rouge brique, gris anthracite… On ne crie plus la couleur, on la susurre. Le vêtement devient une toile, le reflet d’un état d’esprit plus intérieur. Plus qu’un simple nuancier, cette palette esquisse une manière d’habiter la saison avec douceur.

Des tendances chromatiques qui se confirment

La rentrée 2025 ne révolutionne pas la couleur : elle en affine les usages. Certaines teintes s’imposent comme des évidences — olive, marron chocolat, lavande, gris, vert gazon, jaune beurre ou encore moutarde. Des couleurs ni trop franches ni totalement fondues, qui jouent sur l’équilibre entre lumière et intensité.

Leur force ? Elles se combinent entre elles avec subtilité : l’olive se marie à merveille avec le gris, le vert gazon tranche joliment avec le marron, et le lavande s’illumine au contact du jaune beurre. Portées en touches discrètes ou en color block affirmé — comme chez Miu Miu ou Saint Laurent — elles redessinent les silhouettes de la saison automnale avec modernité.

Chez Calvin Klein, le gris devient même la matière première de la silhouette : décliné en tailleur droit à l’élégance sobre, il s’associe facilement à des teintes plus vives. Dans les associations les plus minimales, ces couleurs fonctionnent comme des rehauts visuels : une pochette lavande sur du denim brut, une blouse moutarde ajustée sous une veste noir profond, une chemise blanc craie sous un manteau chocolat. Un vestiaire qui affirme un minimalisme coloré, discret mais pointu.

Quand le quotidien devient un moodboard

Ce retour à une palette plus instinctive, plus sensorielle, se joue aussi dans le regard que l’on porte sur ce qui nous entoure. Sur TikTok, certains créateurs de contenu comme Katy Lames ou Marc Ranger transforment leurs balades quotidiennes en véritables compositions chromatiques. Une façade vert d’eau, un mur jaune beurre, une branche aux tons rouille et vert mousse, une affiche lilas délavé sur fond de brique… Chaque détail devient une source d’inspiration.

L’artiste canadien Marc Ranger, qui consacre tout son compte à ces harmonies visuelles, a pour biographie : « Noticing and sharing » — une invitation à regarder autrement. De son côté, Katy Lames parle de ses déambulations comme d’un jeu visuel : « Life becomes a joyous game of eye spy ».

Ces contenus capturent une nouvelle manière de penser la couleur : non plus comme une tendance dictée par les podiums, mais comme un langage vivant, directement puisé dans les objets, les textures, les paysages de tous les jours. Une forme de dictionnaire visuel où chaque association, aussi simple soit-elle, raconte une histoire ou évoque une émotion.

Pour les plus frileux d’escapades chromatiques, des dictionnaires d’associations de couleurs existent, souvent disponibles en librairie ou en boutique spécialisée. Leur intérêt ? Ils servent autant à s’habiller qu’à décorer son intérieur. Pour ceux qui ont l’âme créative, ils se révèlent aussi précieux dans la conception de céramiques, de dessins ou de tableaux. Une ressource accessible pour apprendre à composer, à ressentir, à traduire visuellement une ambiance.

La couleur comme point de départ 

Avant même de parler de vêtements, c’est peut-être autour de soi qu’il faut apprendre à repérer les bonnes couleurs. Dans les murs d’une ville, dans les carnets d’un musée, dans la nappe d’un café ou la lumière d’une fin d’après-midi. Les teintes de rentrée sont déjà là, à portée d’œil, souvent sans qu’on y prête attention.

Les stylistes le savent : beaucoup de moodboards naissent d’un mur de pierre, d’un livre ouvert, d’un fruit mûr. Et si l’automne 2025 était l’occasion de réapprendre à voir ? Une saison pour ralentir, aiguiser son regard et composer son vestiaire comme on compose une image : avec sens, équilibre et une bonne dose d’intuition.

Article de Julie Boone.