Evisu, Nike, District Vision et Adidas réinventent les codes du vêtement fonctionnel à travers des collaborations audacieuses. Le résultat ? Des collections qui fusionnent performance et héritage, pour une génération en quête d’authenticité.
Evisu Icecream : le denim sous haute-tension
La marque japonaise Evisu, fondée en 1991 à Osaka, s’associe à Icecream, label fondé par deux icônes du streetwear : l’Américain Pharrell Williams et le Japonais NIGO. Deux maîtres du genre pour une rencontre explosive entre artisanat japonais et culture street américaine.
Les logos cultes des deux marques fusionnent : la mouette d’Evisu s’unit au Running Dog d’Icecream pour donner naissance à un emblème hybride, clin d’œil graphique à leurs univers respectifs. Le denim, cœur battant de la collection, est sublimé dans des pièces selvedge — ces toiles japonaises à bords finis, gage de solidité et marque d’un savoir-faire à la renommée mondiale.
Au programme : jeans bruts ou délavés, hoodies full-zip au design intemporel, tee-shirts siglés et casquettes trucker. Une capsule où la tradition rencontre la pop culture, sans concession.
Martine Rose x Nike : une collaboration pérenne toujours dans le vent
Huit ans déjà que la créatrice britannique Martine Rose réinvente les codes du sportswear avec la marque à la virgule. Grande adepte de la Nike Shox, elle imagine cette saison une nouvelle version, toujours entre la mule à talon et la sneaker, qui bouscule les lignes et brouille les genres.
Deux déclinaisons sont proposées : une paire blanche ponctuée de détails rouges et dorés, et une autre entièrement rouge. La campagne, inspirée de l’univers esport, met en scène fauteuils gaming et personnages de jeux vidéo. Un vestiaire avant tout placé sous le signe du confort, idéal pour passer des heures à « geeker ».
Pour porter la collection hors écran ? On s’inspire du défilé Automne/Hiver de Martine Rose, nourri par la culture du football : chaussettes hautes avec jupe et anorak de ski. Une capsule expérimentale, fidèle à la vision gender-fluid de la créatrice.
District Vision x Massimo Osti Studio : la technique à l’état pur
Quand la performance californienne rencontre l’innovation italienne, cela donne une capsule hautement technique. Le label de Los Angeles District Vision, spécialiste des lunettes et vêtements de sport conçus pour la performance s’allie à Massimo Osti Studio, maison créée pour prolonger l’héritage du fondateur de Stone Island et C.P. Company.
La collection se compose d’une paire de lunettes en titane, d’une veste Pertex et d’un tee-shirt minimaliste aux finitions précises. Un vestiaire sobre, fonctionnel, pensé pour les adeptes de design technique et d’innovation textile.
Cette rencontre entre deux philosophies complémentaires célèbre l’héritage d’un des plus grands inventeurs du vêtement fonctionnel, tout en étant totalement en phase avec notre époque, de plus en plus tournée vers un vestiaire du quotidien qui rime avec performance.
Adidas x Miaou : sensualité mécanique
Sur une route désertique de Californie, Gabriette et Devon Lee Carlson sont les visages de la nouvelle campagne Adidas x Miaou. Après une première collaboration discrète autour d’une sneaker inspirée du foot, Alexia Elkaim, fondatrice de Miaou, revient en force avec un lancement mondial simultané sur les sites des deux marques.
Au centre du projet : une Adidas Taekwondo réinventée en botte montante full black, traversée par un zip latéral surmonté d’un subtil détail de boucle en « M ». À associer à la veste motosport zippée à l’allure seconde peau, pour une silhouette sensuelle tout terrain.
La palette oscille entre noir profond et bleu pétrole, rehaussée de bandes jaunes solaires et d’un sac bowling assorti. Une capsule réduite mais percutante, où le sportswear flirte avec l’érotisme mécanique, qui s’arrache déjà à peine sortie.
Dans l’air du temps, ces collaborations hybrides sont pensées pour mieux bouger, performer et affirmer une identité. Qu’il s’agisse de réinterpréter le denim japonais ou de faire de la sneaker la pièce maîtresse de la silhouette, le streetwear ne cesse de continuer à surprendre et de prouver qu’il est (encore) aujourd’hui le cœur battant de la mode contemporaine.
Article de Julie Boone.
