Le style racing en pole position

Mai 23, 2025 | Culture, Fashion

À l’occasion du Grand Prix de Monaco, plein phare sur le style racing qui ne se limite plus au circuit de Forumule 1. De la ligne Puma x F1 chapeautée par A$AP Rocky à la mythique Speedcat, tour d’horizon des marques qui s’inspirent de l’univers automobile pour injecter vitesse et performance dans leurs collections.

Depuis 1929, les bolides de Formule 1 sillonnent à toute allure les rues sinueuses de la principauté monégasque. Pendant trois jours, les regards du monde entier se tournent vers le Grand Prix de Monaco, l’un des événements les plus attendus du sport automobile. Mais au-delà de la compétition, c’est tout un imaginaire visuel qui se joue sur l’asphalte, au croisement du luxe et de la technique. En 2025, le style racing ne se vit plus seulement sur circuit : il envahit la mode, des podiums haute couture aux collections streetwear.

Puma F1 et A$AP Rocky mettent le turbo 

Si le style racing explose actuellement dans la mode, c’est en partie grâce à un ambassadeur inattendu : A$AP Rocky. En 2024, le rappeur originaire d’Harlem a été nommé directeur artistique de la ligne F1 de Puma. Un partenariat stratégique, pensé comme un pont entre l’univers streetwear et celui de la Formule 1, encore réservé à une élite.

Rocky injecte dans chaque drop les codes du sport automobile : silhouettes affûtées, matières techniques et références directes aux combinaisons couvertes de sponsors. En témoignent les pièces dévoilées lors du Grand Prix de Las Vegas l’an passé, dont une réédition de la Puma Inhale OG, chaussure emblématique des années 2000. Avec toujours le même objectif : démocratiser la F1 tout en gardant les pieds bien ancrés dans le streetwear

La marque allemande n’est pas nouvelle dans la course : depuis 1999, Puma est fournisseur officiel de la F1, et équipe des écuries de renom comme Ferrari ou Mercedes-AMG. Avec ce nouveau virage créatif, elle capitalise sur son ADN sportif tout en flirtant avec les tendances. Elle n’hésite pas non plus à rééditer des modèles cultes comme la Speedcat, paire longtemps associée au champion de F1 Michael Schumacher et désormais aux pieds de tous les férus de mode. 

Des paddocks aux podiums 

L’esthétique racing n’est pas une nouveauté pour le luxe. Dès le début des années 2000, des maisons comme Chanel, Dsquared2 ou Dolce & Gabbana intègrent les codes visuels du circuit dans leurs défilés : combinaisons zippées, casques sous le bras et drapeaux à damier. 

Chanel 2002
Dolce & Gabbana 2004
Dsquared2 2008

Aujourd’hui, cet héritage trouve un nouvel écho chez une génération de créateurs émergents qui revisitent la vitesse à travers un prisme plus graphique. La marque Mowalola injecte des références racing à ses silhouettes rimant souvent avec controverse. Off-White, Ferrari ou Vaquera détournent les codes visuels de l’uniforme des pilotes pour les intégrer à un vestiaire pointu. Résultat : une fusion entre nostalgie des années 2000 et recherche de performance.

Une tendance tout terrain 

Combinaisons, vestes de circuit, patchs de sponsors brodés, gants et cagoules… Les vêtements inspirés de la F1 séduisent autant pour leur dimension esthétique que fonctionnelle. Sur le tapis rouge du Met Gala, Damson Idris est apparu en combinaison de pilote avant de faire un reveal spectaculaire. C’est dans le cadre de la promotion du film F1 que l’acteur, qui partage l’affiche avec Brad Pitt, a logiquement revêtu la combinaison — et même conduit une formule 1 pour l’occasion. 

Ce regain d’intérêt s’explique aussi par la popularité grandissante des pilotes qui ne se contentent plus seulement d’exceller sur circuit. Lewis Hamilton en tête, devenu une véritable icône de mode. Suivi de près par le Français Charles Leclerc, figure de la Scuderia Ferrari, dont chaque sortie est scrutée dans les moindres détails. 

Au croisement du sport, de la culture et de la mode, le style racing reflète une fascination renouvelée pour la vitesse, la performance et l’adrénaline. Plus qu’une tendance passagère, il dessine les contours d’un vestiaire en mouvement, où la fonctionnalité rencontre la fantaisie. Et alors que les moteurs rugissent à Monaco, la mode, elle aussi, passe à la vitesse supérieure.

Article de Julie Boone.