Les tongs battent de nouveau le pavé 

Juil 7, 2025 | Brands, Culture, Fashion

Synonyme de vacances, la tong sort du sable pour fouler les pavés des villes. Transformée par les créateurs, elle devient, cette saison, un accessoire de mode à part entière.

L’icône bon-marché devenue emblème du cool 

Qu’on l’achète sur un marché de bord de mer, en grande surface ou dans une boutique de souvenirs, la tong est un incontournable de l’été. De 7 à 77 ans, elle traverse les générations, fidèle compagnon des valises estivales. Avec sa silhouette immédiatement reconnaissable, elle se décline à l’infini : sobre ou exubérante, unie ou imprimée, en plastique ou en cuir, parfois même pailletée. Peu coûteuse, facile à enfiler, elle incarne cette idée d’un été sans contraintes, pieds presque nus.

Mais si la tong évoquait jusque-là le farniente et la décontraction, elle connaît aujourd’hui un tournant mode inattendu.

Chez EGONLAB, la tong se porte à la main 

La preuve que la tong s’impose au-delà du bord de mer : elle a foulé les podiums de la Fashion Week parisienne. Lors de son défilé SS26, EGONLAB a présenté une collaboration inédite avec Havaianas. Mais pas question de la porter de façon conventionnelle : ici, on l’arbore à la main, comme un accessoire hybride.

Inspirée par la Bretagne – terre d’origine du grand-père d’un des fondateurs du label – cette version se pare de cuir et de détails en cordage marin. Une réinterprétation sophistiquée qui charrie des souvenirs émus.

Havaïanas, sur tous les fronts 

Si Havaianas reste la marque référente en matière de tongs, elle ne se repose pas sur ses acquis. Ces dernières saisons, elle multiplie les collaborations ciblées, en misant sur des marques qui font les tendances. La plus récente, avec le label barcelonais Gimaguas, en est un parfait exemple.

Pensée en deux temps, cette collaboration a d’abord explosé sur TikTok : les internautes se sont emparés du design pour créer leurs propres versions en mode DIY. Fort de ce succès viral, le second drop a pris une forme plus exclusive. Dévoilé lors d’un pop-up à Paris, dans un décor mêlant sable et béton, les paires étaient disposées dans des casiers transparents, au pied d’une tong géante en métal.

Ce nouveau modèle, orné de petites clefs façon grigris porte-bonheur, n’était disponible qu’en 150 exemplaires, réservés à une poignée de personnalités sélectionnées pour leur proximité avec les univers respectifs des deux marques. Loin du grand public, mais pensé pour inspirer.

Tongs : mode d’emploi 

Entre viralité et activations physiques, Havaianas joue sur tous les terrains. À Paris, la marque a également investi les bords de Seine pour une série d’événements estivaux : ateliers de personnalisation, sets aux sonorités brésiliennes… Le message est clair : la tong ne se cantonne plus aux plages ou à la piscine. Elle s’impose désormais comme une chaussure de ville à part entière.

En journée, on l’adopte version minimaliste : une paire fine et sobre, portée avec un short de costume et un débardeur blanc. En soirée, on mise sur les contrastes : même base, mais twistée avec des bijoux dorés, une chemise fluide oversize, et une tong à talon fin, pour un effet effortless mais pointu. Pour celles et ceux qui veulent prendre de la hauteur sans sacrifier le confort, la tong compensée signe un retour remarqué, parfaite pour un revival Y2K assumé. On la porte avec un jean taille basse, une micro-jupe ou une robe seconde peau.

Côté finitions, les déclinaisons ne manquent pas : en cuir lisse ou grainé pour une allure premium, avec strass pour briller en soirée, à motifs exotiques ou en version monochrome épurée, chaque paire reflète une humeur.

Un claquement contre le bitume, un souffle d’été sur le pavé : la tong trace sa route, loin de ses origines balnéaires. Portée à la main, montée sur talon ou ornée de grigris, elle se réinvente sans jamais renier sa simplicité. Libre, légère, un brin insolente — elle rappelle qu’il suffit parfois d’un rien pour faire un pas de côté. Et qu’en matière de mode, les détours sont souvent les plus inspirants.

Article de Julie Boone