Venue à Paris pendant la Fashion Week pour un événement exclusif avec Nike, Veneda Carter confirme son statut d’icône mode discrète mais ultra influente. De Yeezy à Timberland, la styliste fait aujourd’hui figure de référence.
Une présence remarquée durant la PFW
À l’occasion de la Fashion Week de Paris, Veneda Carter a été au cœur de plusieurs grands moments. La styliste devenue designer a présenté sa collaboration avec Nike autour de la Air Max Muse, dévoilée lors d’un pop-up au NikeLab dans le Marais. Autour de cette paire réinterprétée, on retrouvait une sélection de pièces en denim et de bijoux dorés, imaginés par la créatrice elle-même. Un moment symbolique pour Veneda Carter, qui célébrait par ailleurs son anniversaire pendant l’événement.



En parallèle, elle a été aperçue aux défilés Jacquemus et AMIRI — à chaque fois habillée par les marques — confirmant sa place parmi les personnalités les plus suivies de la scène mode actuelle.
Des coulisses à la lumière
Avant d’être styliste et créatrice, Veneda Carter débute sa carrière comme mannequin. D’abord sous les projecteurs, elle s’impose ensuite en coulisses — là où les images prennent vie. Dès les débuts de l’aventure Yeezy, elle rejoint l’équipe de Kanye West, et prend rapidement la direction du stylisme. Elle quitte son Danemark natal pour s’installer durablement à Los Angeles, où elle va très rapidement se faire sa place.


Son expertise en image la mène à travailler pour des personnalités de premier plan, notamment Kim Kardashian ou Charlotte Cardin. À travers elles, elle façonne des identités fortes, essentielles dans une ère où le personal branding se joue autant dans le détail d’un look que dans une stratégie globale, plus invisible. Depuis, elle a participé à plusieurs campagnes de Skims, dont celle de la Saint-Valentin mettant en scène Lana Del Rey. En parallèle, elle collabore en tant que styliste pour Alexander Wang, signe la direction de la collection SS25 de Blue Marble avec Anthony Alvarez, et travaille régulièrement avec le photographe Gabriel Moses sur des éditoriaux mode.
En 2022, Veneda Carter fonde son propre label éponyme. Sa marque : un vestiaire unisexe qui conjugue silhouettes oversize, denim brut, survêtements amples, et une ligne de bijoux statement clinquants et massifs. Un mélange tape-à-l’oeil qui devient vite sa signature visuelle.



Deux collaborations clés la propulsent encore davantage sous les projecteurs de la scène mode. En 2023, Ganni lui confie une première ligne d’accessoires, à peine un an après le lancement de sa marque. Puis vient Timberland, qu’elle revisite avec audace : les emblématiques 6-inch boots prennent une allure futuriste grâce à un vernis métallisé argenté, tandis qu’une version à talons hauts – pari risqué mais réussi – vient affirmer une vision féminine du streetwear. Preuve du succès commercial de ces collaborations, Timberland a collaboré trois fois avec elle.
Une fille, un style
Avec plus de 400 000 abonnés sur Instagram, Veneda Carter impose un style immédiatement reconnaissable : un mix assumé entre sensualité et streetwear.
Elle alterne entre des pièces très féminines — mini-shorts, talons hauts, robes moulantes — et des éléments streetwear oversize, souvent empruntés au vestiaire masculin. Cette dualité crée une silhouette forte, affirmée. Elle est aussi connue pour sa collection pointue de sneakers, souvent vintage, toujours en avance sur les tendances. Parmi ses dernières obsessions : une paire de Total 90 Magia en gris métallisé aux bulles bleues électriques, clin d’œil appuyé au football des années 2000.


Désormais, des marques de luxe comme Louis Vuitton ou Marni se tournent vers elle pour incarner — et détourner — leur collection. Une manière d’inscrire son image dans une narration contemporaine, où l’hybridité des références de mode est une force.
En quelques années, Veneda Carter est passée de muse de l’ombre à créatrice ultra-convoitée. À la croisée du stylisme et du design, elle s’impose comme une figure clé de la culture streetwear contemporaine. Avec un langage visuel fort, instinctif et singulier, elle trace une trajectoire unique — déjà remarquable, et loin d’être achevée.
Article de Julie Boone.