Victoria Beckham : l’ascension d’une Spice-Girl au sommet de la mode 

Oct 17, 2025 | Brands, Culture, Fashion, Style

Icône de la pop dans les années 90, Victoria Beckham a su transformer l’exposition médiatique en une force. De Spice Girl à créatrice de mode reconnue, en passant par WAG scrutée, elle s’est imposée comme une femme d’affaires redoutable.

Icône d’hier et d’aujourd’hui 

Avant de devenir la créatrice respectée qu’elle est aujourd’hui, Victoria Beckham a exploré une multitude de styles. Ce qui n’a jamais changé ? Son statut d’icône, indétrônable, malgré une exposition médiatique souvent brutale.

Tout commence dans les années 1990, avec les Spice Girls, où elle se fait connaître sous le surnom de « Posh Spice ». Tailleur noir, robe moulante, carré strict : elle impose d’emblée une allure sophistiquée. Elle devient l’incarnation d’un certain chic britannique, même dans l’univers pop acidulé du girls band.

À cette époque, son style oscille entre inspirations streetwear et minimalisme années 90. On la voit en bandanas, sneakers et baggy, mais aussi dans des silhouettes plus épurées : mini-jupes, manteaux afghans à col de fausse fourrure, looks qui évoquent irrésistiblement Rachel Green dans Friends.

Viennent ensuite les années 2000, et avec elles un virage radical. Victoria Beckham adopte alors une panoplie de bimbo : robes courtes et flashy, bronzage parfait, carré plongeant signature. Constamment traquée par les paparazzis, elle ne sort jamais sans une paire de lunettes de soleil XXL. Grande collectionneuse de sacs Hermès, elle s’affiche régulièrement avec des modèles iconiques, notamment issus de l’époque Jean-Paul Gaultier. Parmi les plus remarqués : un Birkin en crocodile bordeaux et une version (rare) « baguette ».

C’est aussi l’époque où elle est propulsée dans la catégorie très observée des WAGs (Wives and Girlfriends de footballeurs), en tant qu’épouse de David Beckham. Les clichés d’elle dans les tribunes, enfants dans les bras et perchée sur des talons vertigineux, font les choux gras des tabloïds.

De WAG à femme d’affaires incontournable 

Si Victoria Beckham a longtemps été perçue comme une icône pop, elle a su prendre le virage de l’entrepreneuriat, dans un secteur qui n’accordait que rarement sa légitimité aux célébrités. En 2009, elle crée sa marque éponyme. Une ligne de vêtements résolument différente de l’image flashy qu’elle véhiculait jusque-là. Adieu le clinquant, bonjour le minimalisme.

Les premières collections surprennent : robes midi impeccablement coupées, palettes sobres, lignes précises. Le ton est donné. Très vite, sa griffe s’invite sur les podiums de la Fashion Week de New York, où elle parvient à conquérir critiques et acheteurs. L’accueil du public est bon, mais c’est surtout celui des professionnels qui compte. Même Anna Wintour, redoutable papesse de la mode, salue son sérieux. Un sceau d’approbation qui vaut, dans le milieu, validation officielle.

Dix ans après, Victoria Beckham poursuit avec le lancement de Victoria Beckham Beauty. Résultat : des produits salués pour leur qualité. Aujourd’hui, elle n’est plus seulement une star reconvertie : elle est une femme d’affaires accomplie. 

Dans les coulisses de la célébrité 

Derrière une image ultra-lissée, Victoria Beckham cache un parcours marqué par une exposition médiatique extrême. Un aspect plus sombre de sa carrière, mis en lumière dans un documentaire récemment sorti sur Netflix.

On y découvre une femme qui, pendant des années, a été la cible privilégiée des tabloïds britanniques. Suivie, traquée, jugée sur son apparence, ses choix, sa maternité. À l’époque, ce type de traitement médiatique est monnaie courante pour les femmes célèbres. D’autres icônes comme Kate Winslet ou Britney Spears ont également subi cette violence souvent banalisée.

Alors qu’on continue de la réduire à une image — celle de la femme-objet et de la WAG — elle prend les devants en 2009 en lançant sa marque de vêtements. Pourtant, même cette entrée dans le milieu de la mode n’éteint pas les critiques, certaines peinant à admettre qu’une ex-pop star puisse devenir une créatrice de mode légitime.

Dans le documentaire, Victoria dévoile également des aspects plus intimes de son histoire, notamment en évoquant les troubles du comportement alimentaire auxquels elle a été confrontée. Un témoignage fort, porté par une volonté de prévention sur des sujets longtemps tus dans l’univers du divertissement. Elle y apparaît plus vulnérable, mais aussi plus humaine, loin de l’image froide que les médias ont construite autour d’elle.

De pop star à WAG, d’icône de mode à cheffe d’entreprise, Victoria Beckham a su imposer sa vision et sa voix. Avec la récente série-documentaire, elle dévoile une part plus intime de son parcours, longtemps restée dans l’ombre. Un récit qui permet à celles qui l’admiraient pour son style ou sa carrière de se reconnaître aussi dans sa force et sa vulnérabilité.

Article de Julie Boone